Faire un bout de chemin imprévu!
Matthieu 5 : 41
Dans le sermon sur la montagne Jésus parle beaucoup de la nature des relations avec Dieu le Père et des relations entre les humains. Nous avons la responsabilité de les développer de manière saine et de les restaurer lorsque c’est nécessaire. Lecture en Matthieu 5.41 : « Si quelqu’un te réquisitionne pour faire un mille, fais-en deux avec lui. » (version NBS). Un détail pour notre compréhension : un mille romain correspondait à 1'480 mètres.
L’invitation à faire un bout de chemin imprévu s’adresse en priorité aux personnes qui s’ouvrent à la foi en Dieu. Pour travailler les relations humaines conflictuelles, Jésus propose de considérer un conflit comme un bout de chemin imprévu à parcourir. Par définition une caractéristique des déceptions, des mésententes ou des querelles plus ouvertes est de nous immobiliser dans nos convictions. C’est d’abord un mécanisme de défense qui nous protège, mais il nous conduit inévitablement vers des formes d’isolement.
Quelle solution trouver ? Faire un bout de chemin avec une personne qui impose ses modes de pensée, ses habitudes professionnelles, voire d’autres directions pour atteindre un objectif, etc. présente l’avantage de faire une distinction entre cette personne en tant que telle et le différent qui nous sépare d’elle. Cet effort supplémentaire ne relève pas du domaine de la politesse, la distance à parcourir ensemble permet de mieux connaître les motivations et les arguments des deux parties. Les distances franchies avec les autres nous enrichissent et nous transforment. Evidemment elles peuvent aussi affermir les convictions profondes pour mieux comprendre ce qui nous sépare. Est-ce une perte de liberté que de s’orienter vers de tels parcours ? Oui s’il n’y avait pas de limite, les deux milles.
Ces détours (théoriquement jusqu’à 4 milles, il y a encore les 2 du retour qui s’ajoutent) pour comprendre l’autre, font partie de nos vies. Réaliser un parcours imprévu s’apprend et s’exerce au contact avec nos enfants, nos adolescents, nos proches et collègues ou notre prochain étranger. Certes cela demande de l’énergie et du temps, mais cet investissement augmente les chances pour découvrir l’essentiel ou même d’atteindre les bons objectifs ensemble. Cela se rapproche de la mission même du Christ, il est venu nous rejoindre dans nos fragilités relationnelles pour nous orienter vers des chemins d’espérance.
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Ernest Geiser