Rester connecté

La pensée de la semaine | suite au dimanche 12 mars 2017 à l'EEMT

Choisir la bonne part

Luc 10: 38-42

 

Résumé

 Marthe et Marie étaient des amies proches de Jésus. L’amitié que Jésus se propose de développer est un projet qui dépasse le récit de Béthanie. Avant sa passion Jésus à dit à ses disciples : « Vous, vous êtes mes amis si vous faites ce que, moi, je vous commande. Je ne vous appelle plus esclaves, parce que l’esclave ne sait pas ce que fait son maître. » (Jn 15. 14). La relation avec le Seigneur peut connaître des intensités différentes, en résumé : il est Sauveur pour la foule ; Seigneur pour ses disciples ; Maître pour ses serviteurs/servantes ; Ami pour ses amis et Epoux pour l’Epouse qui est son Eglise. Ici nous nous trouvons sur le registre de l’amitié.

 

1. Accueillir des invités

Pour concrétiser un accueil chaleureux de personnes invitées au domicile, deux domaines complémentaires sont à mettre en œuvre. A. Les tâches pratiques, cela comprend planifier l’événement, nettoyer et préparer la maison, faire les achats, cuisiner, servir à table, faire la vaisselle et prévoir les rangements. B. Les tâches relationnelles : elles consistent à mettre l’invité(e) ou les invités à l’aise, savoir honorer leur présence, s’entretenir avec les personnes pour cultiver/développer la relation, mettre du temps à disposition. Ces deux rôles sont volontiers attribués à la femme pour le premier et à l’homme pour le second. Le récit de Béthanie bouscule ce schéma, sans que ce soit l’objet d’une remarque du Seigneur. Il est question d’économie (du grec oikonomia, administration de la maison), même s’il n’est pas question d’argent, les finances sont reléguées à l’arrière-plan. Une inspiration pour l’économie et la politique en général !

 

2. Éviter les comparatifs

Le récit que nous écoutons ce matin souffre d’un stéréotype, c’est-à-dire de la formule figée et banale que Marie aurait choisi la meilleure part, plusieurs traductions entretiennent cette confusion. Le texte original ne parle pas de tâche qui serait meilleure, Jésus parle de la « bonne part ». D’ailleurs comment concrétiser l’accueil des invités s’il fallait mépriser l’intendance ménagère ? Les personnes qui ont une vocation semblable à celle de Marthe ne sauraient être disqualifiées, au contraire. Jésus lui-même le souligne ailleurs dans l’Evangile (par ex. Mt 25.31-46). C’est l’occasion de rappeler que certaines familles d’Eglises ont cela bien à cœur : l’Armée du Salut et le mot d’ordre « soupe, savon, salut » ou les Eglises mennonites sont connues pour intégrer la composante de l’aide sociale comme accent théologique.

 

3. Faire des choix

S’il y a des réalités que nous ne pouvons pas choisir, pour d’autres les possibilités de faire des choix existent pour orienter les priorités. Jésus enseigne de Marie qu’elle a fait le bon choix au milieu de différentes contraintes, le choix de l’écouter. Et lorsque que l’on fait le choix d’écouter une personne, cela permet à celle qui parle d’être plus précise, plus nette dans ses propos. Faire le choix d’écouter Jésus, c’est lui donner l’occasion de me/nous parler plus précisément au sujet des choix et des priorités de vie. La parole de Jésus est précieuse pour imaginer/orienter les engagements futurs.

 

Une action pour la semaine

 Définir un domaine pour « choisir la bonne part », la part bonne qui est la mienne au sein des contraintes multiples.

 

Deux questions pour aller plus loin

1. Est-ce que je prends assez de temps pour écouter le Seigneur (lire la Bible, pratiquer la prière, …) ?

2. Suis-je à l’écoute des personnes de mon entourage (prêter attention, accueillir la différence) pour l’administration de ma maison/de ma vie ?

 

Ernest Geiser